Maratrail_Monteynard_20/07/2014
Monteynard et ses fameuses passerelles himalayennes.
Après avoir découvert la beauté du site lors de randonnées, après avoir participé au trail des passerelles en 2013 (avec 29 km), cette année, me voilà inscrite sur le maratrail avec ses 55 km & 2500 D+.
Je passe récupérer mon dossard le samedi et profite de l'après-midi pour retrouver Carole, Cécile et JB qui prendront le départ du 33 km
Au retrait des dossards, beaucoup de questions se posent: la météo annonce des orages et dans ce cas, emprunter les passerelles est interdit. Les organisateurs parlent d'annulation possible, de parcours de repli...
Dimanche matin: le départ est prévu à 07h. Déjà quelques averses.
15 minutes avant le départ, les organisateurs nous annoncent qu'en raison des orages prévus dans l'après-midi, le parcours a été raccourci de 55 km à 49 km. Tous les concurrents devront avoir franchi la seconde passerelle avant 13h30 afin d'éviter les orages.
Si les conditions météo se dégradent plus rapidement qu'annoncées, un parcours de repli est prévu avec uniquement 33 km, sans les traversées de ces fameuses passerelles.
Et nous voilà partis, vite, très vite, trop vite. Je tourne à 11,5 km/h, je m'oblige à garder mon rythme mais c'est rageant de se voir doubler par des dizaines de coureurs dès le départ, sur moins de 600 mètres...
Finalement, je les retrouverai un peu plus loin, dès que le sentier s'élèvera.
Mais, je ne suis pas en grande forme avec cette impression de n'avoir aucune force dans les jambes. Je me demande un peu ce que je fais là.
Nous rejoignons un sentier en forêt. La pente est régulière mais pas très élevée, ce genre de profil avec lequel je ne suis pas à l'aise. Je m'oblige à courir, essaie de profiter de la vue sur le lac mais c'est difficile. Les jambes sont lourdes, début de parcours difficile.
Un groupe de 3 coureurs qui portent un T Shirt d'un magasin de sport (Endurance Shop, pour ne pas le citer) me rattrapent et me doublent. Ils discutent, sont en mode sortie longue, alors je décide de m'accrocher et de rester à leur niveau. Je me cale sur leur foulée et débranche le cerveau. L'un deux me dit de raccourcir ma foulée et de mouliner davantage, comme en vélo, pour avancer plus facilement. Ah ben oui, je confirme, c'est plus facile, je souffre moins et je commence même à me sentir bien.
Le diesel que je suis a enfin réussi à se mettre en route.... Il était temps après plus d'1 heure de course.
Passage au 1er point d'eau au Km13, je ne m'arrête pas car le 1er ravitaillement complet est prévu au Km16, au fameux musée de la mine image.
Mais, un bénévole m'annonce rapidement que je suis 4ème féminine.
Euh, vous êtes certain?? J'ai l'impression d'être une limace depuis le départ, de me trainer lamentablement et d'être dans les profondeurs du classement...
Oui, oui, l'information est confirmée. Et bien, c'est aussi dans ces moments là que l'on se rend compte que le côté psychologique est important.. En repartant, je me sens beaucoup plus légère et contente d'être là, sur ce parcours!!
Au km14, nous arrivons sur l'ancienne voie ferrée du train de la mine (non, pas l'attraction d'Eurodisney !!). C'est vraiment dépaysant, j'ai beaucoup aimé cette partie même s'il n'est pas évident de courir sur une voie ferrée... Rester concentrée sur le parcours, et l'endroit où poser les pieds pour éviter les torsions de chevilles.
Km16: Le musée de la mine image, nous traversons le tunnel peu éclairé. Un bénévole nous dit de faire attention et de baisser la tête. Euh, avec mes 1m60, pas de problème pour moi, je passe sans soucis.
Arrivée au ravitaillement, une petite pause rapide, quelques abricots secs, un peu d'eau et me voilà devant la grosse difficulté avec l'ascension du Sénépi.
Sur l'ensemble de cette première partie, j'ai été un peu déçue par le parcours qui emprunte de très nombreuses portions de routes.
Dès le début de la montée au Sénépi, des litres d'eau se déversent sur nous avec de terribles rafales de vent.
Arrêt rapide pour enfiler le Gore Tex et là, je vois le 5ème féminine me doubler et continuer son chemin en T-Shirt. Grrrr, gros coup au moral. Bon, je me retrouve donc 5ème et elle a l'air jeune donc je suppose qu'elle se situe dans la même catégorie que moi, à savoir Sénior....
Les éléments continueront de se déchainer jusqu'au sommet du Sénépi. Je suis frigorifiée, entre les rafales de vent, la pluie et un épais brouillard qui m'empêche de voir le bout de mes chaussures, je n'en peux plus. Aucun plaisir tout au long de cette ascension du Sénépi. Les écarts entre les coureurs se sont creusés, et cela fait un long moment que je suis seule. A moins d'1 km du sommet, je pense même à l'abandon. Mais, en réfléchissant, cela n'aurait eu aucun intérêt d'abandonner à cet endroit. Je n'ai aucune douleur, j'ai juste froid et je suis stressée de ne rien voir, d'être perdue dans le brouillard, juste guidée par le balisage et les marques de peinture au sol. Alors, de toutes les façons, je suis obligée de continuer à avancer pour atteindre le sommet où un ravitaillement nous attend et où je pourrai enfin retrouver une présence humaine.
Encore de longues, très longues minutes difficiles... Et enfin, un bénévole apparait au niveau du Col du Sénépy, en plein vent (merci à tous les bénévoles, ils ont passé une journée difficile aussi). Il m'indique que le sommet n'est plus très loin et que suite à la modification du parcours, la partie sommitale est supprimée et donc que la descente est proche. Au même moment, je retrouve quelques autres traileurs. Ouf, je me sens moins seule.
Inutile de parler de la 'magnifique' vue du sommet du Sénépi, ce jour là, ce ne sera qu'un majestueux tableau blanc, de brouillard... Dommage, il faudra que je revienne.
Enfin, le sentier redescend, nous atteignons le ravitaillement liquide avec également du fromage des montagnes. Ce petit arrêt me fait du bien et surtout, le temps s'améliore rapidement. Il ne pleut plus, nous avons quitté le brouillard et les nuages qui s'accrochent sur les sommets et je repars dans la foulée de 2 autres coureurs. Je les suivrai un long moment.
La descente du Sénépi est agréable, un large sentier où il est possible de se relâcher et d'allonger la foulée.
Plus bas, nous rejoignons le parcours du trail des passerelles (33 kms) que nous suivrons jusqu'à l'arrivée.
Km32, passage par un nouveau ravitaillement complet mais je ne m'arrête pas. J'ai retrouvé des forces, j'ai encore suffisamment d'eau, alors je continue.
J'arrive rapidement à la 1ère passerelle et là, le début de nouvelles difficultés.
Les 2 passerelles sont distantes de 4,5 km environ et avec la pluie tombée, le sentier est transformé en bain de boue... Enorme galère pour traverser certains passages. 1 pas en avant pour 2 en arrière. Dans les descentes, pas de problème, inutile d'essayer de contrôler, je joue à l'équilibriste en me laissant glisser tout en restant debout.
Par contre, dans les montées, je m'accroche aux branches et troncs d'arbres, je m'aide avec les mains et zou, une gamelle. Juste une belle glissade mais impossible de me relever. Ça glisse trop. Finalement, un traileur jeune, sportif et musclé me relèvera. Je crois que j'y serai encore sinon!!!
Après ces difficultés, me voilà arrivée à la seconde passerelle.
Un ravitaillement complet est prévu, il ne reste plus que (ou encore) 10 km à parcourir avec notamment la dernière difficulté du parcours et l'ascension de la Côte Rouge. 470 m D+ sur 5,3 km, et ben, zou, c'est parti... Cette partie m'a pris un peu plus d'1 heure... Dur, dur, j'ai mal aux jambes mais l'arrivée n'est plus très loin et tous les autres coureurs autour de moi sont fatigués. Alors, on s'encourage et on avance.
Enfin, le sommet. Il reste environ 5 km de descente et là, à 1,5km de l'arrivée, je vois Simon au bord du sentier. Il attend Carole, m'encourage, m'annonce que c'est bientôt l'arrivée. Moment rapide mais très agréable. Et enfin, le bruit, l'animation, les hauts parleurs, et l'arche d'arrivée.
Un bénévole récupère ma puce de chronométrage, et je m'écroule dans l'herbe, dans la zone d'arrivée. Fatiguée, mal aux jambes et froid....
Ligne franchie en 07h02min pour 49 km & 2500 D+, je suis déçue de mon temps mais avec les conditions météo et ma forme du moment, je sais que je n'aurai pas pu faire mieux.
Et finalement, après avoir récupéré, être passée au jet d'eau glacée pour laver les chaussures et les jambes au passage, je pars voir les résultats où j'apprends que je me classe 4ème Fém et 3ème sénior Fém.
Scratch: 82/196
Féminine: 4/20
Féminine Sénior: 3/10
Étant 5ème Fém avant l'ascension du Sénépi et n'ayant doublé aucune autre concurrente, j'en déduit que l'une des premières a abandonné.
Une course difficile, que je devais initialement courir en mode sortie longue. Mais bon, inutile d'insister, je ne sais pas faire. Sortie longue ou objectif, je n'ai pas encore bien saisi la nuance!!!
Quelques doutes sur ma capacité à boucler mon 1er ultra en septembre (UTV).
Commencer plus lentement, mieux gérer l'effort sur la durée? Je ne sais pas trop.