BelforTrail_ 20/10/2013

Ce trail, je ne le connaissais pas. Je l’ai découvert grâce à Carole (@Gibo sur CAF) qui m’en a parlé comme de son objectif automnal lors de notre première rencontre fin août 2013, sur le trail de la Clusaz.
A cette époque, je ne m’imaginais même pas au départ d’une course aussi longue (54km & 2700m D+)
Quelques jours de réflexion et je me dis, finalement, pourquoi ne pas le tenter également. Ce sera toujours une belle expérience.

Avant de m’inscrire définitivement, j’attends les prévisions météo, j’ai toujours dit qu’en cas de pluie, je ne prendrai pas le départ…

1 semaine avant la date, les différents sites météo ne prévoient pas de pluie mais un temps couvert. Allez, zou, la décision est prise et l’inscription finalisée.
Encore de longues journées à stresser… J’essaye de lever le pied la semaine avant la course mais je n’arrive pas à ne rien faire ou presque. 4 sorties seront quand même effectuées, mais sans fractionnés courts ni sortie en montagne (hehe, je progresse ). Uniquement 3 sorties en endurance et 1 en fractionnés longs.
Départ samedi matin pour 4 heures de route, direction Belfort.

Les différentes prévisions météo. sont contradictoires et changent de minute en minute…. et prévoient tour à tour nuages, éclaircies, averses orageuses…

Je passe récupérer mon dossard et reste un moment avec Chantal (@Titoune sur CAF), qui est dans le comité d’organisation et qui ne prendra donc pas le départ. Chantal me réexplique le parcours et me recommande ne pas partir trop vite. Gestion de l’effort !!

Je retrouve ensuite mes parents, venus spécialement de Paris pour me voir. A noter cette phrase de ma maman dont je me souviendrai encore longtemps : ‘je veux bien venir, je veux bien être sur le parcours, je veux bien t’encourager, mais je ne veux pas te voir courir !!’. Grandiose…
Promenade dans la vieille ville de Belfort, avec mes parents et mon amie, qui ne suffira pas pour me calmer. Le stress monte…
Retour à l’hôtel pour une nuit très courte. Réveillée à 2h du matin, impossible de me rendormir.

Arrivée sur le site du départ de l’épreuve à 06h, café, coucou à Chantal, fidèle au poste.
Il pleut, il pleut, il pleut… Et pas qu’un peu !!
Rencontre avec Karin (@Heidi sur CAF) et retrouvailles avec Carole.

Malgré la pluie, Chantal & Karin me déconseillent d’emporter la veste en Gore-Tex et pensent qu’une veste plus légère suffira avec les manchettes.
Finalement, j’opte pour le Gore-Tex et ne regretterai finalement pas mon choix.

07h, des trombes d’eau s’abattent sur la ligne de départ et c’est parti pour 54 km.

La 1ère partie est difficile pour moi, je n’avais encore jamais couru en forêt de nuit, à la frontale. Les chemins sont détrempés, j’ai peur de glisser, je ne vois pas où je pose les pieds. Du coup, je pars vraiment lentement, très lentement. On se retrouve rapidement avec Carole. Karin est déjà loin devant. Nous ne la reverrons qu’à l’arrivée.

Avec Carole, nous discutons des CAFeurs, avec une grosse pensée pour @Brinouille, @Comdine au marathon d’Amsterdam , @Nathbernardin à La Réunion, @Labona et le marathon couru pour Jacques, et tous les autres.

Montée à la Tête des Mineurs, descente au col des 7 chemins et remontée au col du Lochberg. Enfin, c’est ce qui est indiqué sur le tracé du parcours. Donc j’imagine qu’on y est bien passé. Parce qu’entre la nuit, les trombes d’eau, les nuages et le brouillard une fois le jour levé, j’ai rien vu de tout ça…

Je me souviens de l’ambiance très sympa sur le chemin éclairé avec des lampions, d’un passage où une corde était installée pour nous aider à gravir un petit raidillon (mais que nous n’utiliserons finalement pas. Le chemin est tellement détrempé qu’un membre de l’organisation nous propose de passer un peu à l’écart, en pleine végétation, mais cela glisse moins. Les mains seront quand même utiles…)
Arrivée au col de Lochberg, que ne n’ai pas non plus vu (j’ai raté la pancarte, enfin, je suppose qu’il devait y en avoir une. J’ai uniquement pu admirer cet impressionnant brouillard..). J’ai finalement appris par la suite, que le groupe de musiciens qui jouaient malgré la pluie se trouvaient au niveau de ce col. Bravo à eux d’avoir répondu présent malgré ces conditions.

Débute alors la descente vers le ravitaillement 1 au Km 18. Quelle descente, que de chemins boueux, glissants, détrempés. Peur de glisser, je suis hyper prudente, beaucoup trop (en y repensant maintenant). Plusieurs coureurs me doublent et franchement, je ne suis pas rassurée. En fin de descente, un virage mal négocié, une glissade, je me rattrape à un arbre pour éviter la chute et m’écorche (à peine) le pouce sur le tronc d’arbre. Mais, avec le froid et la pluie, le sang coule… Arrivée au ravitaillement où mes parents et Alex. m’attendent en 02h27.

Je pars demander un pansement aux secouristes. Finalement, ils me garderont plus de 15 minutes pour un petit bout de peau arrachée…
Et oui, désinfection totale (on se serait cru au bloc opératoire), pansements : 1ère tentative loupée… avec la pluie, il ne colle pas ; 2nde tentative avec un pansement plus gros et du sparadrap, encore loupée, et finalement, je me retrouve avec un énorme bandage…

Lors de cet arrêt prolongé, Carole est partie devant. Je la retrouverai un peu plus loin.

Je passe ensuite au lac d’Alfeld. En me voyant arrivée, mon papa me dit ‘mais tu es allée trop vite, on ne t’attendait pas aussi rapidement’. Ben, je ne suis pas là pour faire du tourisme quand même et je suis encore loin de l’arrivée.

Et débute alors la montée au Ballon d’Alsace, où je retrouverai Carole.
La montée ne me semble pas difficile, il y a du dénivelé, oui, mais le % de pente me convient. Je marche vite ou trottine.
Rapidement les sentiers se transforment en torrents de boue. Je m’applique au début à courir sur le bord du chemin, moins gorgé d’eau mais cela devient vite impossible. Tout est inondé. De l’eau jusqu’aux chevilles à chaque foulée… Le doux bruit des chaussures ‘flop flop’ à chaque foulée…
Et la météo qui empire au fil des minutes. Un vent glacial, un brouillard à ne pas voir à plus de 3 mètres et de la grêle pour notre arrivée au sommet. Je suis stupéfaite de voir Alex. qui m’attend avec mes parents (d’accord, ils venaient pour moi, me voir et me soutenir mais rester sous la grêle, avec pas plus de 10°c de T° et des rafales de vent…. !!!!, j’aurai compris qu’ils ne soient pas restés). Je ne m’attarde pas, il fait vraiment trop froid.

C’est le seul moment de la course où j’ai pensé à l’abandon. Je suis frigorifiée et je ne vois pas comment je pourrai arriver à me réchauffer.
Finalement, Carole me dit ‘allez, on descend rapidement pour rejoindre la forêt, on sera plus protégées’. Alors, je la suis.
Après la descente du ballon d’Alsace, c’est reparti pour monter au Ballon de Servance. Rien de difficile, juste une chute qui aurait, je pense, méritée d’être filmée…. Je ne sais pas où j’ai posé le pied… Ce n’était pas une flaque d’eau mais un trou d’eau. Ma jambe s’enfonce jusque mi-tibia et forcément, je m’étale littéralement dans ce champ de boue… Je me relève rapidement, pas de bobo et finalement, c’était ‘séance Thalasso ‘ gratuite.
De la boue partout sur le visage, les lunettes, la veste….

Arrivée au Ballon de Servance, toujours frigorifiée, toujours dans le brouillard, toujours sous la pluie, c’est maintenant la descente sur le ravitaillement 2 au Km 38. J’ai perdu Carole. A ce moment là, je n’ai aucune idée d’où elle se trouve. Derrière moi, oui, mais à quelle distance ??? Ouf, on se retrouvera un peu plus tard.
Cette descente, toujours glissante, boueuse, me parait longue, très longue. Je ne suis pas fatiguée, pas de douleur mais j’ai envie d’une petite pause au ravitaillement. Je sais que mes parents et Alex. m’y attendent.
Et pourtant, les minutes passent, la descente continue mais toujours pas de ravitaillement en vue. De très longues minutes.
Enfin, la délivrance avec ce panneau ‘Ravitaillement à 200 m’. Enfin !!

Au ravitaillement, passé en 06h06, pas de parent, pas d’Alex. Zut, où sont-ils ??? Ont-ils craqué à cause de la météo ??
J’avale rapidement du pain d’épices et au moment où je m’apprête à repartir, je les vois tranquillement arriver. Ils étaient restés au chaud dans la voiture et ne s’attendaient pas à me voir arriver aussi rapidement.
Au même moment, Carole arrive. Finalement, on papote, on mange, on fait des photos, on plaisante. Euh, ce n’est pas encore la ligne d’arrivée, il faudrait peut-être penser à repartir.

Allez, zou, c’est parti, direction une grosse montée jusqu’à la Planche des Belles Filles.
Enfin, après une petite erreur de parcours, vite réparée. Oui, au départ du ravitaillement, avec Carole, je suis devant, on discute, on papote et je loupe le balisage et le sentier qui part sur notre droite . Heureusement, nous tombons rapidement sur une route sans aucun balisage et aucun bénévole. Donc, demi-tour et récupération du bon chemin.
Et nous voilà en train d’attaquer la montée. Carole dégaine ses bâtons pour cette partie. Moi, non, je n’en ai pas et ne sais pas marcher avec. Il va falloir apprendre parce que j’ai les cuisses qui brûlent.
La première partie se passe bien, je suis même surprise d’avancer aussi bien après 38 km de course et là, un gros coup de moins bien, tout proche du sommet mais plus rien dans les pattes.

Depuis le début, j’avais parfaitement géré l’alimentation, j’étais même surprise, pas la moindre petite hypo (bon d’accord, glycémie toutes les heures pour vérification et prise alimentaire toutes les 30 à 45 minutes. J’ai d’ailleurs l’impression d’avoir passé plus de temps à manger qu’à courir )
Et donc là maintenant, hypo., grosse hypo mais vite résolue avec du sucre et des pâtes de fruits. Quelques minutes perdues mais finalement, je retrouve Carole au sommet, en train de … devinez, et oui, comme toujours, en train de papoter avec des amies…
J’ai retrouvé toutes mes forces, tout va pour le mieux et je commence à penser que c’est gagné. La ligne d’arrivée n’est plus très loin et il ne reste qu’une petite difficulté avec le Mont Jean.
Et zou, dans la descente, une nouvelle gamelle, après une belle glissade. Tiens, Carole m’avait dit quelques minutes auparavant qu’il fallait faire attention dans cette partie, que c’était très glissant avec les cailloux et rochers mouillés…
La dernière petite difficulté, la montée au Mont Jean, ne me pose aucun problème. [C’est la sensation extrême de bien-être post-hypoglycémie.]. Carole est derrière mais, je ne pense pas prendre les devants pour terminer devant elle. Au contraire, à ce moment là, je me dis que j’aimerai beaucoup que nous puissions terminer toutes les 2, ensemble. Dernière descente, où Carole me rejoint.
Avec Carole, on savoure, on sait que c’est gagné.
Et la voilà qui accélère, et pas qu’un peu, à 1 km de l’arrivée. Mais, euh, elle ne va pas bien notre Carole !!! Bon, ben, je la suis.
Et finalement, la délivrance, nous franchissons la ligne d’arrivée (pour moi en 09h07min53s), ensemble, main dans la main, avec nos supporters présents.

Que du bonheur … Une superbe course et mon 1er point UTMB.
On papote, et oui, encore pendant un petit moment. Je passe voir Chantal qui m’explique qu’il y a eu pas mal d’abandons à cause du froid notamment et qu’ils ont dû organiser le rapatriement de certains coureurs depuis le Ballon d’Alsace et le Ballon de Servance. Quand je vous dis qu’il faisait vraiment froid là-haut, je ne plaisantais pas. C’était du costaud.
D’ailleurs, je l’ai déjà dit à Chantal mais je le réécris : un grand merci à toute l’organisation et à tous les bénévoles…

Résultat :
Chrono : 09h07min53s
Scratch : 254 / 379 partants (et /332 finishers)
Femmes : 12 / 35 partants (et /27 finishers)
Séniors Femmes : 5 / 10 partants (et /7 finishers)

Un grand merci à mes parents pour avoir fait le déplacement et m’avoir encouragé, à Alex. qui me supporte au jour le jour (et ce n’est pas facile), à Carole sans qui je n’aurai jamais pris le départ de ce Belfortrail, à Chantal pour sa gentillesse et ses conseils, à tous les CAFeurs pour leur conseil, soutien et encouragement.

Et maintenant : Très surprise, aucune douleur le lendemain, alors pas d’arrêt complet de sport. D’ailleurs, je pense que je n’ai pas assez forcé pendant ce trail. C’était le 1er longue distance, j’ai voulu géré pour être certaine de terminer. Mais ce n’est quand même pas tout à fait ‘normal ‘ de ne pas ressentir la moindre petite douleur le lendemain ou surlendemain…

Pas de course à pied pendant quelques jours par prévention pour les articulations mais de l’elliptique
1h le lundi, 1h15 le mardi & 1h30 le mercredi.

Et, et, et… une grosse envie de participer au Sparnatrail le 10/11/2013 avec ses 54 km & 1400 m D+
A suivre